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Marseille au pays de l'or noir...

2050 : Le pétrole coule à flot et rapporte à Marseille 1 ,825 milliards d’euros par an.

L’exploitation pétrolière fait la richesse de la métropole en finançant ses équipements et garantissant des emplois. Ce matin de juin, à 50kms du parc national des Calanques, un faible soleil de printemps réchauffe de ses rayons les eaux au large de Marseille. Les pêcheurs du chalutier à sardines, le « Méoune » relèvent leurs filets qui ont raclés toute la nuit les fonds marins à la recherche de ressources halieutiques. La pêche n’est pas exceptionnelle malgré la réintroduction récente d’une nouvelle espèce de sardines génétiquement modifiée par un laboratoire norvégien pour repeupler la faune marine méditerranéenne.

La sardine originelle, elle, a disparu en 2030, victime de la surpêche des chalutiers espagnols et chinois. Mais la faune marine n’est pas la seule chose qui ait changée sur cette mer d’huile autrefois si riche en vie aquatique. A seulement 15 miles nautiques de là, l’horizon est troublé par trois plateformes pétrolières et ses torchères brulant les résidus de souffre. Le long de profonds forages de plus de 1500m remonte du pétrole. Une mixture noire constituée des couches de sédiments terrestres datant des ères préhistoriques ayant macérées et évoluées chimiquement pour donner une matière fossile jadis bon marché. Face à l’épuisement progressif des réserves de pétrole conventionnel, les autorités françaises ont étés forcées de mettre au placard le moratoire sur l’exploitation des gaz de schiste et des réserves offshore en eaux territoriales.

De l’autre côté de la Manche, à la bourse de Londres, le prix du baril de pétrole tourne aux alentours des 210 dollars depuis l’épuisement des gisements géants d’Arabie Saoudite et du Kazakhstan. Dans le parc des Calanques, rien n’a changé, en surface du moins. Dans les grottes les peintures rupestres ont disparues, rongées par les excès de CO2 dans l’air. La nature fragile résiste tant bien que mal et aucun pipeline n’a été construit dans l’eau bleue cristalline. L’or noir est transporté par baril de brut jusqu’à la raffinerie Total de Fos sur Mer. Une situation que l’on n’aurait pas cru possible il y a à peine 20 ans, mais qui est aujourd’hui une réalité pour le meilleur et pour le pire. Pourtant, rien de ce qui est décrit dans le reportage ci-dessus n’est réel.

 

L’année 2050 parait si loin et si proche à la fois. Notre seule certitude est, que tout ce que nous connaissons aura changé ou même disparu.

 

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Texte : Alexis Verdet

Photo : The Economist

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